Une boîte à outils pour les artistes du territoire
Véritable terrain de jeu, la Condition Publique permet le partage et la rencontre entre artistes et usagers en mettant à disposition ses espaces de création, ses outils et son expertise : Fablab, Halle C et divers espaces de travail....
Découvrez comment Clémentine Carsberg, Rodolphe Collange, Chloé Schuiten, Grégory Grincourt, François Lewyllie et Pascal Marquilly, invités par le Groupe A - Coopérative culturelle se sont appropriés les espaces et matériaux du lieu au cours d'une résidence collective et expérimentale du 28 septembre au 18 octobre 2020, dans le cadre de l'exposition Ibant Obscuri .
Une acte de création en mouvement, actif et in situ
D'abord lointaine, la crise sanitaire s'est imposée à nous, chamboulant nos habitudes et modes de vie pour un long moment. Dans ce contexte, le format de l'exposition et son propos ont été questionnés et reconsidérés. Comment partager la fabrication de l'instant au regard de cette pandémie soudaine ?
Un acte de création en mouvement, actif et in situ paraissait être une réponse adaptée aux questionnements contemporains de cette époque bouleversée.
Ainsi, invités au cœur d'une saison dédiée à l'expérimentation et au rêve, d'autres artistes ont également débuté un travail de résidence à la Condition Publique (artistes urbains, designers et architectes). Pendant cette période, ces artistes se sont enrichis des énergies du laboratoire créatif. Logés dans la Maison des artistes au coeur du bâtiment, accompagnés quotidiennement par les équipes expertes, les résidents ont pu créer librement, collectivement et sans filet.
Page blanche
Accueillir des artistes dans le cadre d'une résidence collective a été une première pour la Condition Publique. Cette résidence collective en présence du commissaire d'exposition a impliqué une réflexion commune, face à la nécessité de donner une réponse aux précédentes thématiques abordées. Afin de laisser place à la création pure, les artistes ont décidé de commencer leur temps de résidence sans avoir établi d’organisation de travail à priori. Leurs démarches et axes de créations respectifs se sont constitués sur place au cours des échanges et des discussions. Un jeu dont les artistes décidèrent des règles au fur-et-à-mesure du déroulement de la partie.
Se nourrir du lieu
Dans une logique de récupération et de recyclage, les artistes ont tenté d'exploiter au maximum les ressources présentes dans la Condition Publique : bois brut ou contreplaqué, chutes de matières, mobiliers inutilisés, anciens catalogues d'exposition stockés et mis au rebut, crottin de cheval récupéré au club hippique à proximité de la Condition Publique, ou encore déchets des artistes et du restaurant de l'Alimentation (l'Oiseau Mouche) ...
"Les matériaux (essentiellement le bois) à disposition dans la halle C ont concrétisé la mise en forme de la série d'objets que je souhaitais fabriquer de façon grossière mais appliquée, sur le thème du piège ou de l'arme artisanale. Les chutes de bois utilisées ont donc un nouvel usage au sein d' autres projets liés à la Condition Publique, ici la création d'une œuvre dans le cadre de la résidence." Clémentine Carsberg
Partager les ressources
Les espaces de la Condition Publique (Halle C, Fablab, Bulle, maison des artistes) sont de véritables terrains de jeux artistiques, de mutualisation des ressources où savoirs et savoirs-faire se partagent. Durant trois semaines, dans un réel foisonnement d'échanges, de créations et d'expérimentations, les artistes se sont emparés des sujets abordés dans le temps un de l'exposition, en pariant sur les croisements de leurs pratiques artistiques, tout en s'interrogeant sur ce qui leur est commun, à commencer par cette Terre qui nous abrite.
"Évidemment je n'aurais pas coupé du bois s'il n'y avait pas eu la possibilité dans la halle C, de ce flux de bois et des outils. J'ai essayé d'autres idées pour le fablab par exemple." François Lewyllie
Expérimenter pour donner vie
Chaque artiste a procédé de manière libre et individuelle à la création de son ou ses œuvres, tout en prenant le soin d'instaurer un dialogue avec l'ensemble du projet de résidence. En recherche constante sur le terrain, les artistes sont passés par plusieurs étapes avant d'aboutir : tester, expérimenter, faire, défaire, refaire.
Accompagnés par l'équipe technique de la Condition Publique, les artistes ont pu hybrider leurs pratiques et élaborer un nouveau processus de création. S’en est suivi un travail de conceptualisation et de modélisation de leurs pensées au Fablab grâce aux outils numériques tels que les imprimantes 3D et la découpe laser comme pour Grégory Grincourt et son T-Rex grandeur nature.
Une fois cet exercice de prototypage effectué, ils se sont appropriés les matériaux et les outils de construction présents dans la Halle C pour découper, assembler, peindre et enfin donner vie à leurs œuvres.
La Bulle, espace par définition calme et préservé, a quant à elle, fait la part belle au travail de précision de découpes de diapositives de Clémentine Carsberg ou encore de composition sonore réalisée par Rodolphe Collange.
Voir aussi
Ibant Obscuri - Guide d'exposition
Ibant obscuri sola sub nocte per umbram... Ils allaient obscurs, dans la nuit solitaire à travers l’ombre... Virgile, Enéide, 6, 268 Avec François Andes, Baptiste César, Clémentine Carsberg, [...]
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