Avec une crise aussi violente qu’inédite, le monde s’est arrêté bien plus rapidement que les collapsologues ne le pensaient. à la Condition Publique comme ailleurs, la plupart de nos projets ont été repoussés. Alors, que faire face au vide ? Se réinventer, prendre des risques, expérimenter ! Après la sidération, place à l’action.

Au cœur d’un quartier populaire en pleine transformation, cet écrin du patrimoine industriel est bien plus qu’un lieu de spectacles et d’expositions. Ici on invente, on fabrique, on répare. On accueille les artistes comme les habitants, on fédère des communautés créatives et des citoyens engagés. On apprivoise les médias au Labo 148. On profite des concerts sur la scène du Beau Repaire. Et on s’adonne aux joies de la glisse avec Colorama, le skatepark pop et acidulé de Yinka Ilori.

Au cours de cette saison expérimentale, les grandes thématiques déjà initiées (la résilience du territoire, la relocalisation, la coopération) se justifient plus que jamais : Ibant Obscuri du Groupe A, à la fois exposition et résidence, réunit une dizaine d’artistes, livrant chacun leur vision intime de la crise, des crises. Ils nous montrent qu’il ne faut pas craindre le vide mais lui faire face, le braver côte à côte, tel Enée plongeant aux enfers pour connaître sa destinée, dans l’épopée contée par Virgile.

La Condition Publique réaffirme ainsi son statut de laboratoire créatif, conjuguant enjeux locaux et globaux, passés et à venir, pour mieux éclairer le présent avec Lukasz Drygas, Lada Neoberdina, Feda Wardak, Zoer, Kelu Abstract et Laura Bodénez.

A l’automne, mettons-nous à l’œuvre. Expérimentons encore. Cherchons les regards nouveaux sur le monde. 

Et rêvons.