A la frontière de la série documentaire et du slam movie, Des racines et des rêves propose de suivre au fil de 6 épisodes Théo Yossa, jeune créatif roubaisien, partant à la rencontre de créateurs et créatrices de Roubaix, issu·e·s de la diaspora africaine et du monde culturel local. "Que tu viennes d'Afrique, d'Asie, une partie de toi vient d'ailleurs. Elle compose ce que tu deviens. Avec cette série, on va montrer un autre regard sur une réalité, des réalités qui sont vécues ici, à Roubaix, par des jeunes très actifs". raconte Julien Pitinome, co-scénariste, photo-reporter et coordinateur du Labo 148.

En quête de sens

A travers le regard de Théo Yossa et de ses textes slamés, la série s’attache à mettre en lumière l'héritage culturel africain à Roubaix. "D'un regard extérieur, Roubaix peut faire peur. On a choisi d'installer une caméra pour montrer toute la diversité." Durant les six rencontres qui ponctuent la série il confronte son point de vue, ses certitudes, apprend et avance sur sa, ses propres identités. 

A Roubaix, tu voyages de maison en maison, il y a toujours des ambiances différentes. Même à travers un repas, tu voyages ! Roubaix nous offre des horizons communs.
Lyna / Punchlyn (protagoniste)
 

Ecrire, construire 

La rédaction du Labo 148, projet média de la Condition Publique, a été à l’initiative de la création de la série. "En mars 2020, pendant le confinement, on a commencé à avancer sur l'écriture à distance avec les jeunes du Labo 148. Cette écriture collective a posé les jalons de la série, de ce que les jeunes voulaient porter comme idées, les clichés à deconstruire." décrit Flora Beillouin, co-scénariste, journaliste de formation illustratrice, et coordinatrice du Labo 148. Dans un second temps, la narration à pris forme autour de Théo, comme un passeur capable de faire voyager le spectateur d’une personne à une autre à travers la ville jusqu'à la production d'un clip final. "Ce qu'on voulait vraiment, c'est des personnes en mouvement. On a trouvé un compromis entre des moments intimes et un chemin qui était en train de se faire." retrace Quentin Obarowski, co-scénariste et réalisateur de la série.

"Alchimie"

Devenant Quartier Général de la Saison Africa2020 du 21 avril au 25 juillet 2021, la Condition Publique invite les acteurs du monde contemporain pour faire ensemble et questionner. "Chaque projet naît d'une achimie, d'un déclic. On a une histoire particulière avec Roubaix depuis 4 ans où nous travaillons avec le Labo 148, et les jeunes de l'ESJ de Lille. Grâce à la Saison Africa 2020, un déclic a opéré. "Comment questionner ensemble ces identités multiples ?" s'interroge la productrice Claire Leproust (Fablab Channel), complice du Labo 148 depuis 4 ans.

J'ai appris que j'étais "étrangère"... aux yeux des autres.
Lyna - Punchlyn, protagoniste

Théo s'interroge "Le passé colonialiste est encore d'actualité, alors il est très difficile de se positionner. Je suis français. Je dois faire avec. Et je dois composer avec un autre continent que je pense connaitre."  Lunzi, protagoniste, créatif d'origine congolaise, se considère lui comme citoyen du monde, plus roubaisien qu'africain. "Roubaix est un melting pot.". Pour Lyna, chanteuse, d'origine kabyle, les faits sont explicites "Quand je m'endors, je rêve en francais, ce qui ne m'enlève pas ce que je suis. Ca n'enlève pas mon héritage." 

Point final de cet itinéraire à travers Roubaix : le 7^ème et dernier épisode de la série, clip final où Théo clame le texte qu’il a écrit tout au long des 6 rencontres, comme pour résumer toutes les réflexions qui ont pu émerger. Une plongée chorégraphique en musique "parce qu'on est nés ici mais que notre histoire a commencé ailleurs"...

"Tes questions, Théo, on est des milliers de jeunes à se les poser. Habituellement, ce sont des chemins solitaires, des tourments qui bouleversent. Ca fait un bien fou de voir cela." N'Fanteh Minteh, journaliste

A visionner, partager, prolonger dès aujourd'hui sur France 3 et Youtube.