Report, confinement et distance : continuer le dialogue et la création

Le Labo 148, projet média participatif de la Condition Publique est une agence de production destinée aux jeunes de 15 à 30 ans.

Au printemps 2020, la Condition Publique se préparait à devenir Quartier Général de la saison nationale Africa 2020 et accueillir à cette occasion le collectif ghanéen Exit Frame pour une résidence de plusieurs mois.

L'immobilité forcée des artistes rendant impossible le déroulement de la Saison Africa, elle est finalement reportée au printemps 2021 par l'Institut Français. Le projet imaginé initialement par les jeunes, les journalistes en résidence Sophie Bourlet et Anne Bocandé ainsi que l'artiste Kwasi Ohene Ayeh, doit alors s'adapter aux contraintes de la crise sanitaire qui s'installe. Dès le début du confinement, c'est une conversation mondiale via internet qui démarre, interrogeant nos représentations du monde, actuelles, et à venir.

D'un appel à contribution à la naissance d'une exposition

Cette correspondance artistique et journalistique prend la forme d’un appel à contribution autour de grands axes contemporains : Traverser-circuler, Se raconter-se représenter, Se confiner-se relier, Rêver-imaginer, Se révolter-combattre. Cette invitation, traduite en quatre langues, amène une pluralité de regards internationaux sur les cartographies de demain. 

Tous les formats sont les bienvenus. Lettre à, remerciement, hommage à, invocation, coup de gueule, voeu, chroniques familiales, imploration ... Photo, dessin, poème, gravure, slam, audio, vidéo … Alors que la crise sanitaire pousse le monde entier au confinement, cette expérience exceptionnelle rapproche 242 contributrices et contributeurs qui viennent enrichir cette correspondance virtuelle. Pendant trois mois, les productions reçues sont partagées sur les réseaux du Labo 148 et de la Condition Publique, à travers une exposition digitale s’enrichissant chaque jour de contenu inédit. 

La restitution

Avec la réouverture de la Condition Publique le weekend du 18 septembre, l'appel à contribution prend une autre dimension. Dans la lumineuse Verrière, une sélection de ces correspondances est mise en scène dans une exposition programmée tout l'automne. Nouveau défi pour le Labo 148 : comment rassembler les centaines de propositions reçues en un parcours à la hauteur des échanges développés virtuellement ? Les axes (Traverser-circuler, Se raconter-se représenter, Se confiner-se relier, Rêver-imaginer, Se révolter-combattre) ont eu alors leurs espaces propres, des maisons bleues assemblées les unes aux autres, créant un cheminement à travers les histoires intimes et collectives des centaines de contributeurs. Un témoignage des luttes contemporaines est venu compléter en photos l’exposition et pose en photographie la question des combats à venir et leur mise en œuvre. 

En parallèle de l'exposition, un espace dédié aux ateliers permet la rencontre et la création autour des thématiques abordées par Nouvelles cartographies. Une agora invite à la réflexion et à la poésie par le biais de lecture, de projections et d'échanges.

© Nicolas Lee
 

Nouvelles cartographies : suite et évolutions

Le 25 Octobre, alors que la situation sanitaire pousse la Condition Publique à fermer ses portes au public une deuxième fois, le projet du Labo 148 se poursuit sur les réseaux. Non seulement les contributions demeurent accessibles aux spectateurs virtuels, mais c’est aussi une série d’émissions de radios qui viendront compléter chaque semaine et augmenter le propos de Nouvelles cartographies. A l’image des grands entretiens bimensuels retransmis sur Facebook durant le premier confinement, le Labo 148 animera plusieurs rendez-vous au cours des mois de novembre et décembre, pour continuer à faire vivre le projet.