Plus de 100 ans d'histoire
Un témoin de l'histoire industrielle
1901, en plein essor industriel, la Chambre de Commerce et la Ville de Roubaix décident de construire un nouvel espace qui vient pallier les besoins de stockage et de conditionnement liés à l’importante activité textile de la région.
Dessinée par l’architecte Albert Bouvy, la Condition Publique, imposant bâtiment de 10 000 m2, est avant tout une véritable démonstration architecturale de la puissance économique du textile.
Ce bâtiment monumental, organisé autour d’une ingénieuse rue couverte desservant d‘imposantes halles de stockage, est un des premiers édifices en France à structure de béton armé. Ses façades extérieures sont tapissées de traditionnelles briques rouges du Nord, serties de briques turquoise vernies et de pierres blanches.
Destinée au conditionnement des matières textiles, cet établissement public a eu pour mission de contrôler et certifier la qualité de différentes matières premières, essentiellement la laine, le coton et la soie, avant leur vente aux filatures.
Équipée de laboratoires d’analyses chimiques, la Condition Publique assurera son activité de contrôle du textile pendant 70 ans. Au plus haut stade de son activité, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, la Condition Publique contrôlait jusqu’à 30 000 tonnes de laine par an.
De l'abandon à la réhabilitation
En 1972, conséquence de la désindustrialisation, le conditionnement ferme. D’autres activités s’y installent sans succès : magasin de meubles, entreprise de transport, fabrication de tables de ping pong... Menacée d’abandon et de destruction, la Condition Publique est inscrite en 1998 à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques. La Ville choisit d’y accueillir la maison Folie roubaisienne pour lille2004, capitale européenne de la culture.
Un grand chantier architectural pour la réhabilitation du bâtiment démarre en 2000 sous la direction de l’architecte Patrick Bouchain et sous la maîtrise d’oeuvre de la SEM Ville Renouvelée. Un fil conducteur guide l’opération : garder et transmettre la mémoire du travail de ce bâtiment. Il s’agit de respecter au maximum les lieux tout en concevant un outil brut, souple et modulable: une véritable manufacture culturelle, caractérisée par la pluridisciplinarité.
Entre 2014 et 2020, la Métropole Européenne de Lille, devenue propriétaire, mène plusieurs tranches de rénovation des façades et de la rue couverte.
Un laboratoire créatif
L’ancien conditionnement autour duquel le quartier s’est développé au début du 20ème siècle se réinvente depuis 2016 en un laboratoire créatif au coeur du Pile en pleine transformation. Tirant pleinement partie de son architecture et de son patrimoine social et industriel, il héberge une vingtaine de structures du champ culturel, artistique ou social dans les anciens laboratoires. Ses halles monumentales accueillent tour à tour grands événements, concerts ou atelier de construction.
L'espace patrimoine
Dédié à la mémoire du bâtiment, l'espace patrimoine relate l'histoire de la Condition Publique depuis sa construction en 1901 jusqu'au chantier de réhabilitation de Patrick Bouchain. A présent, l'installation Minutes de fouille du duo d'artistes lillois ORAN, atteste des dernières évolutions du lieu via 80 bocaux contenant une diversité de matériaux produits des différents chantiers de rénovation et de scénographie.
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