Une installation, coproduite par l’artiste Filipe Vilas-Boas et le Labo148, Incubateur créatif de la jeunesse dans le cadre de l’exposition FAKE NEWS 2 ART FICTION MENSONGE
Une installation, coproduite par l’artiste Filipe Vilas-Boas et le Labo148, Incubateur créatif de la jeunesse dans le cadre de l’exposition FAKE NEWS 2 ART FICTION MENSONGE
Autour de l’exposition FAKE NEWS 2 ART FICTION MENSONGE, qui intègre une œuvre de Filipe Vilas-Boas, l’artiste imagine avec les jeunes, dans le cadre d’une résidence au sein du Labo148, une installation monumentale dans la rue couverte de La Condition Publique.
À partir d'œuvres existantes de l’artiste, traitant des mouvements sociaux au sein de l’agora numérique, le groupe travaille au développement scénographique, plastique et documentaire de la question de la surveillance, de la répression et de la réappropriation d’espaces de liberté, d’expression et de représentation de soi.
L’installation entre en résonance avec les enjeux du territoire perçus par les membres du Labo148. Ce dialogue amorcé entre la proposition de Filipe Vilas-Boas et sa réinterprétation par les membres du Labo148, s’incarne dans une co-création qui intègre des réalités vécues par les habitant·es de Roubaix, les citoyen·es qui luttent pour plus d’équité, les contre récits et les démarches d'auto-médiations réalisées par les plus jeunes générations.
Les œuvres "La Barricade", "Sous les claviers, la plage", "Le non-lieu" et "Ce qui fait écran" composent l'ensemble intitulé MOBILISÉ·E·S.
Symbole de nos luttes et de nos préoccupations, La Barricade de la rue couverte matérialise un appel d’urgence à penser autrement le monde. Le Labo148 en collaboration avec l’artiste Filipe Vilas-Boas occupe ainsi une partie de la rue couverte de La Condition Publique pour y donner à voir les luttes de la jeunesse qui le compose. La Barricade prend forme à la fois comme miroir et porte-voix de combats pour la justice sociale et climatique, l’égalité des droits entre les genres, le respect des droits humains. Interface entre un monde qui doit changer et l’ouverture vers une société plus juste, La Barricade ferme la rue couverte pour mieux ouvrir la voie à des espaces d’organisation, où des utopies se dessinent.
Cette oeuvre invite le public à s’exprimer en composant des mots, des hashtags, des combinaisons à l’aide des touches proposées. Par sa forme, elle convoque tout à la fois l’imaginaire de Mai 68, à qui elle rend hommage, ainsi que les nouvelles formes de mobilisation de nos sociétés digitales contemporaines. Derrière le clapotis des claviers, bruisse une révolution silencieuse : à force de posts et de tweets, des mouvements émergent et se structurent au coeur de notre agora numérique. Du blocage au langage, la bataille des mots prend à nouveau tout son sens. L’installation nous invite à poursuivre la lutte émancipatrice commencée il y a 50 ans, non plus uniquement dans la rue, mais au sein aussi de cet espace public bis qu’est Internet.
L’inspection générale de la Police nationale (IGPN) est le service d’inspection de la Police nationale française. Appelée à enquêter sur les dérapages et autres cas de violences des agents de la paix, l’institution est aussi connue pour son laxisme. Juge et partie : comment faire justice de façon impartiale ? Peut-on parler de justice quand la police s’inspecte elle-même ? Jouant sur l’expression “se laver de ses fautes”, l’artiste invente une fontaine à eau dont la sculpture est un camion anti-émeute utilisé en temps normal pour disperser les foules dans les manifestations. Lui donnant l’aspect d’un jouet, il désamorce accessoirement sa violence et son aspect autoritaire.
Auto-diffusion des manifestant·e·s, live-streamers amateurs, nouveaux médias émergents, collectifs de journalistes indépendants… le paysage médiatique connaît depuis une poignée d’années des modifications radicales : les réseaux sociaux ont détrôné la télévision, tout du moins dans leur primauté. La bataille des images fait rage. Utilisés comme les ultimes remparts humains d’une politique à bout de souffle, les policiers font bloc de leurs corps et - nous dit-on - usage de «violence légitime» pour contenir, nasser et intimider les manifestant.e.s. Face à un système verrouillé, les interfaces se déverrouillent. Chaque bouclier fait référence à un mouvement social en particulier : le mouvement Gezi en Turquie en 2013, le mouvement Umbrella à Hong Kong en 2014, les Gilets Jaunes en France en 2018, le mouvement Occupy Wall Street “We are the 99%” en 2011 à New York.
En collaboration avec Le Labo 148, l’oeuvre a été augmentée d’une bande sonore enregistrée lors d’une manifestation des Gilets Jaunes sur les Champs-Elysées à Paris en 2019. Elle est activée par les visiteurs qui se postent derrière les boucliers.
De mars à juillet auront lieu trois temps d'activation autour de l’installation de Filipe Vilas-Boas x Labo148 :
• Vendredi 24.03.2023 : Table ronde "Raconter le réel dans l’espace public numérique"
• Vendredi 12.05.2023 : Projection et débat "Documenter les violences policières et institutionnelles"
• Samedi 24.06.2023 : Table ronde "Photographier l’exil à la frontière franco-britannique"