Amalia Laurent
Analyse d’une forme d’onde en plis
Amalia Laurent
Installation textile - 2024
En collaboration avec la Manufacture – Musée de la mémoire et de la création textile
Suite à une résidence de création à La Condition Publique, l’artiste Amalia Laurent propose une installation textile suspendue, pensée autour de la notion de motif et de répétition. À partir des cartes perforées utilisées pour les métiers à tisser des motifs jacquards dans l’industrie textile à Roubaix au XXème siècle, Amalia Laurent explore cette technique binaire comme base du motif coloré qu’elle applique en teinture traditionnelle à la main sur un tissu de tarlatane. Jouant avec la transparence et l’opacité, elle révèle ainsi l’espace autrement.
L’installation proposée par l’artiste Amalia Laurent s’édifie autour du motif et de la répétition. Sa formation d’imprimeur — d’abord à la HEAR Strasbourg puis à la Royal College of Art — l’a menée à considérer la reproduction comme un outil d’analyse afin d’examiner comment selon les mêmes conditions, réglages et méthodes une image répétée n’est jamais identique. Ses interrogations se retrouvent alors sous la forme de deux questions ; quels sont les outils qui permettent d’approcher la copie ? Et où se niche la différence ? C’est dans l’étude attentive de ces anomalies, que ce travail propose tout d’abord d’exposer l’unicité de l’identique.
En prenant pour fondement les cartes perforées des motifs jacquards utilisé dans l’industrie textile à Roubaix au XXème siècle, l’artiste s’applique à enquêter cette technique sous deux angles ; à la fois le codage binaire de la carte —laissant passer le fils ou non — ainsi que de sa binarité, pouvant témoigner des variations et instabilité que recherche l’artiste.
Le tissu, matériel de prédilection de l’artiste, autorise également à questionner plus largement cette industrie textile qui a permis à la fois le rayonnement et l’effondrement de cette ville — dans un contexte plus global, le territoire français. Cette prise de distance face à l’histoire peut à l’évidence évoquer une industrialisation contemporaine mise à l’épreuve et dont l’ingéniosité des machines ne fait toujours pas foi de l’amélioration des conditions ouvrières, cela malgré une structure binaire — 0 et 1— inchangée.
Le 16 juin à 17h
Durée 40min
Verrière - la Condition Publique à Roubaix
Tout Public gratuit
Cette performance pluridisciplinaire — conçue sous l’invitation de la plasticienne Amalia Laurent — réunit la compositrice Yndi Da Silva et l’auteur-performeur Valérian Guillaume dans une œuvre rapsodique éphémère.
Avec la participation des musiciens de l’Orchestre National de Lille : Anthony Blondeau (Cor), Victor Grindel (Hautbois et Cor anglais), Frédéric Hasbroucq (Cor), Jean-Nicolas Hoebeke (Basson) et Thomas Mercat (Trombone)
Au centre de la verrière, une tenture monumentale créée par Amalia Laurent à l’occasion de résidence de création à la Condition Publique, s’inscrit dans le sillage des métiers textiles, élément central de l'histoire industrielle de la région.
Face à cette pièce, Yndi Da Silva compose une traduction musicale créée pour le quintette à vents de l'Orchestre National de Lille. Cette union textile et musicale s'inspire des cartes perforées pour les métiers à tisser des motifs Jacquards, prédécesseurs de la programmation informatique. En contrepoint, Valérian Guillaume explore le spectacle de l'écriture en direct. Utilisant une machine à écrire, il traduira le fil de la musique en une poésie improvisée, qu'il interprétera en direct.
Avec la participation des musiciens de l’Orchestre National de Lille : Anthony Blondeau (Cor), Victor Grindel (Hautbois et Cor anglais), Frédéric Hasbroucq (Cor), Jean-Nicolas Hoebeke (Basson) et Thomas Mercat (Trombone)