En parallèle de l’exposition Humain Autonome : Fossiles Mécaniques à l’automne 2023, l’artiste François Dufeil a effectué une résidence de création à la Condition Publique durant le printemps 2023. Cette résidence s’inscrit en tant que Résonance de  La Triennale Art & Industrie – Dunkerque/Hauts-de-France, un projet porté par le Frac Grand Large — Hauts-de-France et le LAAC – musée de France 

François Dufeil 

Si l'on suit François Dufeil, rien ou peu ne distingue un artisan, d'un artiste, d'un ingénieur et d'un inventeur. Formé en génie climatique chez les Compagnons du Devoir et du Tour de France puis en école d’art, il détourne des objets liés au feu (extincteurs, bonbonnes de gaz...) et aux fluides (robinetteries, cuves,...) en précisant un savoir alternatif en lien avec une tradition artisanale et ouvrière qui induit une grande maîtrise des techniques et des connaissances de notre environnement naturel, industriel et social. Ses sculptures font la part belle aux low tech (basses technologies) qui éclairent notre relation à la consommation, à l'exploitation des ressources, à la standardisation des objets ou encore à l'obsolescence programmée.

En écho à l'exposition Humain Autonome : Fossiles Mécaniques 

Dans le cadre de sa résidence de production à la Condition publique, François Dufeil a composé un ensemble de deux œuvres dans le but de produire de l'énergie, principalement du gaz sous la forme de méthane ainsi que de la chaleur. Basée sur les principes de la mécanique des fluides, cette micro-station de production d'énergies s'active par la fermentation végétale en décomposition. À partir de déchets végétaux, ces œuvres fabriquent et génèrent un mouvement, notamment des fluides sans aucun autre apport énergétique. L'œuvre agit tout au long de l'exposition à la vitesse des bactéries : de l'énergie se crée rapidement entre 1 mois à 2 mois. Une cuve récupérée, ancienne station de nettoyage dans l'agro-alimentaire, accueille les déchets : ce sont les bactéries qui s'activent par la décomposition et qui chauffent la matière organique. De cette chauffe, une bonbonne, privée d'oxygène, est là pour récupérer les calories et stocker le méthane. Un système tubulaire en cuivre à la forme squelettique laisse circuler l'énergie produite tel un radiateur. Portant une réflexion sur les énergies renouvelables, ces œuvres sondent notre capacité d'autonomie à une échelle réduite dans un contexte d'épuisement des ressources, d'exploitation industrielle et de pollutions des sols.